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QUI EST LA PIERRE? REPONSE AUX NON-CATHOLIQUES

Dans l’Evangile de ce jour, on nous montre que cette belle et profonde réponse de Pierre confirma le choix particulier que Jésus porta sur Pierre : « Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié. » (Matthieu 16, 17-19) 2.2.1. La grâce du matin confirmée le soir Pour comprendre, les belles paroles de Jésus prononcées sur Pierre, il faut rentrer aux premières pages de l’Evangile. A en croire Jean, André « amena Simon à Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, fils de Jonas ; tu t’appelleras Képhas (ce qui veut dire Pierre) » (Jean 1,40-42). Jésus voit Simon pour la première fois et il lui donne un autre nom, celui de Pierre en vue de changer sa destinée. Ce changement de destinée se voit à travers les évangiles. Sur la liste des apôtres, c’est Simon Pierre qui est cité le premier (Matthieu 10,2 ; Marc 3,16 ; Luc 8, 14) – et ce n’est pas un hasard si Judas est cité le dernier. En Luc 5, 3 c’est de la barque de Pierre que Jésus enseigne aux foules. C’est Pierre qui pose les questions et donne les réponses. Avant la passion, Jésus annonce à Pierre son reniement mais l’assure de sa prière en lui disant : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,31-32). Au matin de Pâques, le jeune disciple Jean refuse de pénétrer le premier dans le tombeau. Il laisse la primeur à Pierre, prouvant ainsi que ce dernier était vraiment un « Primus inter pares » (un premier entre les égaux). Après son triple reniement, Jésus lui offre, après la résurrection, l’opportunité de lui faire une triple déclaration d’amour. Et à chaque fois que Pierre clame son amour pour le Christ, ce dernier lui confie la direction de son Eglise en disant : « Pais mes agneaux » (Jean 21,15-19). 2.2.2. Pierre est bel et bien une pierre. Sur l’interprétation de ce texte, il est fréquent d’entendre les non-catholiques nous donner des leçons de grec. Pour eux, Matthieu a employé en grec ces deux synonymes de manière à ce que l’un soit un nom propre, l’autre un nom commun : « Tu es Petros (masculin), un roc : et sur cette petra (féminin), sur ce roc, je bâtirai mon Eglise ». Mais il sied de noter que le français comme le grec rend ce jeu de mots : « Tu es Pierre, et sur cette pierre…» Mais Jésus parlait araméen et répéta identiquement le même terme : « Tu es Kèphas (roc) et sur ce Kèphas… » (Jean 1.42). Pour les protestants, Jésus a bâti son Eglise sur lui-même. Branham dit qu’il l’a bâtie sur la Révélation que Pierre a reçue : à savoir : « Jésus, le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Notons simplement que pour Branham et pour les protestants Jésus ne pouvait bâtir son Eglise sur Pierre, un homme fragile, un pécheur. Nous reconnaissons là le reflexe protestant qui consiste à calomnier, annihiler l’homme afin d’élever Dieu. Répondons schématiquement en disant ceci : S’ils refusent que Pierre est la pierre sur laquelle Jésus bâtit son Eglise à qui s’adresse la suite de Matthieu 16, 18 : « Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié »? Ici, ils ne s’étonnent pas du fait que les clefs du Royaume des cieux soient données à un être de chair, à un pauvre mortel? En donnant le nom de Pierre à Simon, fils de Jonas, Jésus n’ignorait pas le risque qu’il prenait car déjà l’Ancien Testament avait présenté le Messie comme la Pierre rejetée par les bâtisseurs et qui deviendra la Pierre Angulaire (Psaume 118,22), comme la Pierre d’achoppement (Isaïe 8,14). Jésus est donc la pierre des révélations sur laquelle Jacob posa sa tête à Bethel (Genèse 28,11.18); le Rocher d’où jaillissait l’eau et qui accompagnait Israël au désert (I Corinthiens 10,4) ; la meule qui tua Abimélek (Juges 9,50-55) ; le caillou qui écroula le géant Goliath (I Samuel 17,40.49), la pierre qui roula de la montagne sans que personne l’eût touchée (Daniel 2, 31-45). Le Nouveau Testament affirme : « On ne peut poser une autre pierre de fondation que celle qui est déjà là : Jésus-Christ » (I Corinthiens 3,11). Sans conteste, Jésus est la Pierre de grand prix, la Pierre sans pareille. Mais « Tel il est, tel nous sommes » (I Jean 4,17). A sa suite, nous sommes des pierres vivantes avec lesquelles il bâtit son Eglise (I Pierre 2,3). Ainsi donc, si chacun de nous est « une pierre vivante », que dire de celui à qui Jésus a confié un si grand ministère, une si grande chaire ?